Des
Caraïbes à la Méditerranée, en passant par l'Asie et l'Amérique, Alexis Leger
dit Saint-John Perse (1887-1975) a assemblé tout au long de sa vie - à
l'exception des années diplomatiques - une œuvre essentielle dans la poésie
française du XXe siècle, saluée en 1960 par le Prix Nobel de
littérature.
Enfant
des îles, il grandit avec ses trois sœurs en Guadeloupe. La perte du royaume
d'enfance lors de la venue de la famille en métropole, ses rencontres avec
Francis Jammes puis Paul Claudel ainsi que la disparition de son père,
l'incitèrent à rechercher en même temps l'évasion à travers l'écriture et la
stabilité d'une carrière aux Affaires étrangères. Après un début remarqué dans
l’écriture poétique (Anabase, écrit en Chine en 1917), il
renonça à la poésie et lui préféra la carrière diplomatique. Évincé du poste clé
de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères en 1940 par Paul
Reynaud, privé de ses droits par le gouvernement de Vichy, il s’exila aux
États-Unis où il écrivit ses plus grands poèmes -
Exil, Vents, Amers - et ne rentra en France qu’en 1957 et
s'établit en Provence à la presqu'île de Giens où il meurt en 1975.
Son
œuvre, comme son existence, est placée sous le signe du nomadisme et de
l'émerveillement face au monde, aux éléments et à la nature. Elle comporte
quatre cycles : Antilles, Asie, Amérique, Provence. Ces lieux sont porteurs
de découvertes, d'aventures mais aussi de solitude et d'exil, sources de
création. Composée de matériaux choisis, la poésie-monde de Saint-John Perse
relie les continents et les savoirs par un langage étonnant. Pour lui,
« plus que mode de connaissance, la poésie est d'abord mode de vie -
et de vie intégrale ».
La
Fondation Saint-John Perse rassemble aujourd'hui son patrimoine littéraire et
politique au sein de la Cité du Livre d'Aix-en-Provence.