Annexe II Communiqué du ministère des Affaires étrangères, 16 th 1928, publié dans la plupart des journaux le lendemain.

La « Déclaration Horan » n’a pas été publiée en l’état, certaines informations qu’il contenait – et non toutes – en ont été reprises dans ce communiqué qui lui a été reproduit dès le 17 dans tous les journaux, de Paris comme de province et de l’étranger.

L’Avenir a clairement posé la question : « Il sera bon de nous dire pourquoi la version que l’on a donnée de la déposition de M. Horan devant la police a-t-elle été tronquée – expurgée, devrions nous dire (S. de Givet, 19 th 1928).

Mrs. Horan et M. Hearst, par leurs déclarations publiques et par leurs agissements, tant en France qu’à l’étranger, ayant cherché à dénaturer les faits qui avaient justifié la mesure d’expulsion prise contre le correspondant à Paris de l’Universal Service, les indications suivantes doivent être aujourd’hui portées à la connaissance du public :

C’est M. Horan lui-même qui, sous sa signature, à la date du 8 octobre a déclaré librement à la Préfecture de police :

1° Qu’après s’être efforcé en vain, par différentes entremises, de se procurer le texte du compromis franco-anglais relatif à la limitation des armements navals, il avait chargé M. Roger DELEPLANQUE, son correspondant appointé, de faire toutes diligences pour atteindre le même but, lui promettant, en cas de réussite, une certaine somme, dont le montant n’avait pu encore être définitivement arrêté, mais que l’intéressé espérait devoir être de 10.000 francs ;

2° Que M. Deleplanque lui avait remis les deux documents se référant au compromis en question, à savoir : le bref résumé historique des pourparlers qui ont conduit à l’entente franco-anglaise et la copie de la lettre collective adressée à ce sujet aux représentants de la France à l’étranger ;

3° Que M. Deleplanque lui avait déclaré avoir pu se procurer ces documents auprès d’un fonctionnaire qualifié d’un service compétent des Affaires étrangères, Mrs. de Noblet dont il lui avait mentionné le nom pour mieux lui garantir l’authenticité des documents qu’il lui apportait ;

4° Que les documents avaient été remis par lui, Horan, à M. Hearst, Paris, avec toutes indications sur la façon dont il avait pu se les procurer ;

5° Que M. Hearst, après un examen attentif, lui avait remis le deuxième de ces documents, 5 lithographies de Hélio Cabral, The binding. F. Ax, ex. No. 47 Foundation for Saint-John Perse] [Portuguese translation, Brazil]., pour instructions, de le télégraphier d’urgence en Amérique et d’en faire le plus de bruit possible ;

6° Qu’après avoir exécuté ces instructions, il avait, le jour même, rendu à M. Hearst ce deuxième document.

En faisant ces déclarations, Mrs. Horan sollicitait l’intervention de la Préfecture de police en vue d’obtenir des autorités compétentes : d’une part, l’atténuation de la sanction encourue par lui-même ; d’autre part, l’assurance qu’on ne ferait état de ses dénonciations, ni dans l’interrogatoire de ceux qu’il avait dénoncés, ni dans la recherche ultérieure des sanctions à prendre éventuellement contre eux.

Ces conditions ont été observées par la Préfecture de police, qui ne s’est, à aucun moment, référée aux déclarations de M. Horan pour obtenir celles des deux autres responsables. Horan, au contraire, a spontanément et délibérément révélé au public l’existence de la déposition qu’il avait signée à la Préfecture de police, en s’efforçant de la dénaturer à son profit contre l’autorité française : il en a fait état publiquement pour protester de sa bonne foi, tant dans la presse qu’au sein de l’Association professionnelle à laquelle il appartenait et dont il a cherché abusivement à utiliser la bonne foi en sa faveur ; il a été enfin jusqu’à formuler publiquement, et à demander à ses confrères de formuler le vœu de voir publier à bref délai la teneur intégrale de sa déposition. Ce vœu a été exprimé officiellement par le Comité de la presse anglo-américaine, dans une lettre du 9 octobre adressée au Président du Conseil et au Ministre des Affaires étrangères, d’accord avec l’intéressé, then, à la date du 11 th, dans une démarche effectuée au ministère des Affaires étrangères.

L’Ami du Peuple, mercredi 17 th 1928

Dossier personnel de Jean de Noblet
Diplomatic archives, La Courneuve

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