Remise du
Prix Lucienne Gracia-Vincent 2016
à Yannick Resch
Photos Olivier Joffrin.
Friday 21 Octobre 2016, dans la salle de lecture de la bibliothèque Méjanes, à deux pas de la salle d’exposition de la Fondation Saint-John Perse, a été remis, pour la première fois, le Prix Lucienne Gracia-Vincent. La séance est ouverte avec quelque retard suite aux difficultés rencontrées par beaucoup pour arriver, par suite d’une ville asphyxiée par la circulation.
Le déroulement a été le suivant :
Discours d’introduction du fondateur du Prix, Mrs. Guy Vincent, pour en expliquer le but et l’origine.
Discours de la directrice de la Fondation, Mme Muriel Calvet, pour présenter les activités de la Fondation et les perspectives offertes par ce Prix.
Discours de la lauréate, Mme Yannick Resch, pour expliquer sa position face à l’écriture poétique, et lecture personnelle de plusieurs de ses poèmes et de deux poèmes de son choix tirés de l’œuvre de la poète Lucienne Gracia-Vincent.
Mme Yannick Resch, lauréate du prix
« Avant d’être une écriture, la poésie est pour moi une façon de vivre, de savoir prendre du temps pour regarder et m’émerveiller du quotidien malgré ou à cause de la violence qui nous entoure. La poésie m’aide à « respirer ». Je me sens l’héritière de la grande Colette qui écrivait : nous ne regardons, nous ne regarderons jamais assez, jamais assez passionnément.
Par le regard, cette source profonde d’émotion, il est possible de s’approprier ce que l’on ne peut posséder : un éclat de lumière, une couleur, un sourire, un geste. C’est une expérience dont je ne me lasse pas. Elle est liée à mon rapport au temps, à mon aptitude à goûter la plénitude de l’instant. Je fais mienne cette pensée de François Cheng : « Apprenons à cueillir tout instant qui advient »
Aussi mon écriture est-elle souvent liée au désir de fixer ce qui peut échapper au regard, aux émotions profondes qui l’accompagnent quand la beauté est au rendez-vous. Pour traduire cela, je me mets à l’écoute des mots, à leur pouvoir de résonance. Je suis dans un rapport sensoriel, charnel avec la langue que je veux rendre paradoxalement la plus concise possible. C’est un travail difficile, de lente maturation, que le plaisir n’abandonne jamais quand le poème se termine et devient passerelle vers le lecteur.
J’ai retrouvé un même élan de vie, un même désir de célébrer la beauté dans les poèmes de Madame Gracia-Vincent qui a su lier dans une forme classique l’acuité d’un regard et la sensibilité d’un poète. »
Extracts
Au plus haut du désir
En hiver
rien ne blesse
le silence
sauf la couleur.
****
Et dans ta paume nue
un souvenir d’enfance
qui te revient
comme une cicatrice.
****
Écrire
au plus haut du désir
Écrire
Pour ne pas oublier.
La directrice de la Fondation a ensuite lu un poème de chaque candidat ayant postulé à ce Prix. Intervention de deux de ces poètes, Mrs. Michel Cahour et M. André Pelissero, pour affirmer l’importance de la poésie à notre époque.
Parmi le public, on a noté la présence amicale de plusieurs membres de l’Académie d’Aix, de personnes ayant connu Lucienne Gracia-Vincent et de membres de sa famille, du peintre François. de Asis et de son épouse, de membres de la famille du poète lauréat, d’habitués du cercle de la Fondation.
Un pot de l’amitié clôture la cérémonie, préparé et servi par la secrétaire et le documentaliste de la Fondation, Jade Gravot et Romain Mari.
Remerciements à tous ceux qui ont contribué à cet événement.