« Mon voyage en Mongolie Orientale »
Jean Augstin Bussière
Avec annotations complémentaires
Presentation
by Claude Thiebaut
Les notes du Dr Bussière ont été publiées une première fois en 2019 dans le catalogue de l’exposition Traveling in Mongolia 1920. Alexis Leger, Jean Augustin Bussiere, Gustave Charles Toussaint, Henri Picard-Destelan publié par la Fondation Saint-John Perse à l’occasion de l’exposition qu’elle avait consacrée à ce voyage dans ses locaux du 21 th to October 9 November 2019 (voir sa présentation dans les archives de la Fondation). L’établissement du texte paru dans le catalogue, ses présentation et annotations, avaient été assurés par Jean-Louis Bussière et Claude Thiébaut. Catherine Mayaux, qui avec Muriel Calvet en était la commissaire, a évoqué l’exposition dans une conférence le 17 th 2019 et à nouveau le 24 janvier 2020 au cours d’une meeting with the poet André Velter.
Le catalogue demeure en vente dans les locaux de la Fondation à Aix-en-Provence ou via its boutique en ligne.
Abondamment illustré, enrichi de nombreux documents, préfacé par Pierre Morel, ambassadeur de France, le catalogue comporte, outre les notes de voyage de J. A. Bruguière, de nombreux inédits dont une synthèse sur « La Mongolie au printemps de 1920 » de Marianne Bastid-Bruguière, member of the Institute. Postface de Catherine Mayaux, C’est un ouvrage irremplaçable.
Notes et annotations complémentaires.
Pour une question de taille (le catalogue compte déjà 90 pages) et de coût, les annotations initialement prévues pour accompagner le texte du Dr Bussière publié dans le catalogue ont été fortement réduites (divisées par cinq) et les dessins qui figurent dans le manuscrit n’ont pas été reproduits : on retrouvera ci-dessous ces dessins et les annotations dans leur intégralité. Dans le catalogue figurent nombre d’illustrations, notamment plusieurs photos prises par le Dr Bussière lui-même. On en a ici ajouté quelques autres ainsi que des liens vers des documents consultables sur Internet, notamment une vidéo.
Quelques rappels
Le voyage a eu lieu du lundi 10 au jeudi 20 mai 1920. Le Dr Bussière, médecin de marine en poste à la Légation française de Pékin, l’a effectué en compagnie d’Alexis Leger, secrétaire de la Légation, et de deux autres personnalités, le juge Gustave-Charles Toussaint et le directeur des Postes chinoises, Henri Picard-Destélan. Les premiers et les derniers deux cents kilomètres, entre Pékin et Kalgan (Zhangjiakou) ont été effectués en train, le reste, à l’aller comme au retour, en automobile Buick décapotable, en suivant sur 1 000 kilomètres la « route de poste » qui relie les deux villes. « Suivez juste les poteaux télégraphiques et vous ne vous perdrez pas[1] », disait-on à l’époque.
Outre tout ce qui de près ou de loin peut concerner Saint-John Perse, ces notes nous font aussi connaître la Mongolie en 1920 et reconnaître en Bussière un autre « lettré du monde occidental » à la personnalité bien intéressante par elle-même.
Les notes de Bussière, laconiques, écrites à la hâte dans un petit carnet, sont peu lisibles, aussi bien leur auteur ne les avait-il écrites que pour lui-même, comme un aide-mémoire pour le jour où il aurait le temps de les rédiger. Ce jour arriva en 1945 quand il se retrouva, de juillet à octobre, bloqué par les Japonais, avec les militaires français, dans le camp de Shanhaiguan, at 250 km au nord-est de Pékin. C’est là qu’il a rédigé, en se servant de son carnet, la majeure partie de ses notes de voyage. Il les complètera en mars 1954, peu de semaines avant son départ définitif pour la France (il arrive à Marseille en octobre), après 41 années passées en Chine. Ainsi s’explique que Bussière fasse quelquefois dans son texte référence à des faits postérieurs à l’époque du voyage, par exemple à Anabasis (1924).
Principles of Editing
On a reproduit pour les noms propres et les mots en chinois la graphie de l’auteur, lequel reproduit les pancartes vues à l’entrée des villes, ou les indications trouvées sur les cartes (les graphies françaises et anglaises diffèrent), mais plusieurs fois, faute d’une source écrite, il propose une transcription phonétique de ce qu’il a entendu, transcription toujours hasardeuse. Dans les notes, chaque fois qu’on l’a pu, est donnée la traduction en pinyin[2], suivie quelquefois des caractères correspondants en chinois simplifié.
The words,,fr,snatched from their bed,,fr,they are our janissaries and deliver us a hundred captives,,fr,Closer to a repertoire of poet's words than from the lexicographic tradition,,fr,since it keeps the different forms of words,,fr,Language,,fr, même en français, qui n’ont pas été déchiffrés avec certitude sont suivis dans le texte par un [?].
Bussière a lui-même reproduit dans ses notes rédigées certains dessins qui figuraient dans son carnet (dont on a donc deux versions). Ces dessins du carnet, quand ils ne sont pas trop pâles, sont ici reproduits.
Certaines formulations figurant dans le carnet de voyage de 1920 ont été reproduites en notes infrapaginales (précédées de la mention « Carnet 1920 »).
Les parenthèses sont le fait de l’auteur. Les additions des éditeurs sont présentées entre crochets droits, notamment les dates (l’auteur ne les a pas toujours indiquées avec précision), la pagination du manuscrit (numéros des feuillets et des pages) et l’identification des personnes quand elles sont désignées par leurs initiales.
L’auteur a abrégé le mot « kilomètre » tantôt en « kilom », tantôt en « km », on a partout adopté cette dernière abréviation. Pour « Ouest », il adopte quelquefois la graphie anglaise « West », les deux graphies ont été reproduites.
Le texte de J. A. Bussière a été annoté par les éditeurs. Dans leurs notes le nom et le pseudonyme d’Alexis Leger/Saint-John Perse ont été abrégés en AL et SJP.
Les notes qui figuraient dans le catalogue imprimé sont ici reproduites en bleu, the annotations complémentaires en noir.
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Notes
[1] « Just follow the telegraph poles from Urga to Kalgan, and you’ll not become lost », Larry Weirather, Fred Barton and the Warlord’s Horses of China, Jefferson, North Carolina : MacFarland & Company, 2016, p. 104, years 1917-1920.
[2] Le pinyin épèle les sons des mots chinois avec les lettres romaines, c’est une aide écrite à la prononciation à l’intention des étrangers. Le système a été présenté et approuvé en 1958 et adopté en 1979 par le gouvernement chinois.