Louise Weiss

     WeissLouise Weiss (1893-1983) est connue des lecteurs de Saint-John Perse pour le rôle qu’elle a joué auprès de la mère du poète, demeurée en France alors que son fils prolongeait son exil aux États-Unis. Sa contribution à l’Hommage à Saint-John Perse paru en 1976 dans La Nouvelle Revue Française (n° 276) s’intitule « Alexis, fils exemplaire ».

    Mais la Fondation Saint-John Perse conserve des lettres et documents qui soulignent l’ancienneté de son lien personnel avec lui, notamment des télégrammes signés de divers pseudonymes (Allan, Wague, Indochine), mais aussi des textes plus politiques, comme le texte d’une note remise par Louise Weiss à Joseph Barthélémy, Ministre de la Justice de Pétain, pour être transmise au Maréchal, et qui plaide la cause d’Alexis Leger. Louise Weiss avait en effet été tenté de se rallier au régime de Vichy avant, très vite, de faire le choix de l’exil et de la Résistance. Elle a joué un rôle important dans le combat des femmes pour obtenir le droit de vote.Weiss_Europe_Nouvelle

     Avant guerre, elle avait forcément été, comme Alexis Leger, un des principaux soutiens à la politique d’Aristide Briand et à ses efforts pour sauver la paix et construire l’Europe. La revue qu’elle a créée et dirigée à partir de janvier 1918, L’Europe nouvelle, peut être considérée comme une sorte de Journal officiel de la Société des Nations. Elle y évoque fort souvent Aristide Briand et bien sûr Alexis Leger, le directeur de son cabinet et son « collaborateur le plus intime et le plus indispensable ».

     C’est à Louise Weiss que Briand a un jour confié que « l’art politique n’est que de concilier le désirable avec le possible. »

    Plusieurs livraisons de L’Europe nouvelle sont conservées par la Fondation Saint-John Perse, notamment un numéro de 1928 tout entier au Pacte Briand-Kellogg et un autre de 1935 contenant « Un portrait d’Alexis Leger, diplomate » (absent des collections de la Bibliothèque nationale).

Weiss_CombatWeiss_Memoires

   

Dans les volumes successifs de ses Mémoires, publiés à partir de 1968, elle fait une large place à son combat pour l’Europe. 

 

    « Louise Weiss a communié avec Alexis Leger dans le culte de Briand. Elle défendait l’idée européenne comme Don Quichotte attaquant les moulins, avec ardeur et aveuglement ».
                                                          (E. de Crouy-Chanel)

    Toute sa vie, au sujet d’Alexis Leger, si souvent attaqué, elle aura été « d’une fidélité de lierre » (le mot est d’E. de Crouy-Chanel). « A l’heure du malheur, elle fut une amie sure et généreuse de sa peine et de son dévouement, rassemblant un tout petit groupe d’amis qui ont pris en charge sa mère et sa sœur restées en France en 1940 et après la guerre, combattit ardemment pour le faire réintégrer dans sa qualité d’ambassadeur de France et assiégea Georges Bidault pour qu’il lui offrît une ambassade ».

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