A paraître
(septembre 2013)

Librairie Arthème Fayard, collection “Biographies littéraires”
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septembre 2013, 560 pages, 23,50 x 15,30 cm, relié, 32,00 €
ISBN 978-2-213-66900-7, EAN 9782213669007

Quatrième de couverture

          Á quel moment Alexis Leger a-t-il découvert Saint-John Perse ? Á quel moment l’un s’est-il placé derrière ou devant l’autre ? Pourquoi Alexis Leger a-t-il voulu que Saint-John Perse reste endormi pendant plus de quinze ans dans le trésor de son imaginaire ? Comment Saint-John Perse a-t-il ressuscité quand il est parti pour New York en juin 1940, humilié par Hitler, calomnié par une femme qui détestait celle qu’il aimait.

          Depuis l’enfance aux Îles, dans le désert de Gobi ou sur les mers, au gouvernail du Quai d’Orsay ou en exil, dans la solitude ou l’amour, Saint-John Perse rêvait sa vie et tentait d’ajuster les faits à son idéal. Quand il n’y parvenait pas, il écrivait pour « mieux vivre ».

          Orphelin de père à 20 ans, il rechercha avidement l’amitié de pères adoptifs. En littérature : Francis Jammes, Gabriel Frizeau, André Gide et Paul Claudel. En politique : Philippe Berthelot et Aristide Briand. Et tout au long de son exil aux États-Unis, il fut adopté par des admiratrices talentueuses et fortunées, Mina Curtiss, Katherine Biddle et Beatrice Chanler.

          Dans cette biographie littéraire richement documentée, Henriette Levillain veut comprendre l’énigme d’une personnalité puissante, secrète et controversée à laquelle on reprocha sa mythomanie ou de s’être enlisé dans un gaullisme de mauvais aloi.

          Henriette Levillain, professeur émérite à Paris 4 – Sorbonne est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur Saint-John Perse, ses origines antillaises et son contexte littéraire. Elle a également publié des études sur le dandysme, le baroque, Mémoires d’Hadrien, La Princesse de Clèves, Dante.

Présentation sur le site Babelio

          Alexis Leger/Saint-John Perse avait voulu couper l’herbe sous les pieds de ses futurs biographes en rédigeant lui-même, en 1972, dans le volume de la Pléiade, sa biographie sous la forme d’une chronologie détaillée. Et il la compléta d’une règle impérative : interdiction de relier Alexis Leger, le diplomate, et Saint-John Perse, le poète. Ils étaient étrangers l’un à l’autre. De fait, après son retour de Chine, et malgré le succès international d’Anabase (1924), Alexis Leger semblait avoir renoncé à faire œuvre de poète et sacrifié son don indiscutable à l’ascension d’une carrière fulgurante. La composition des grandes œuvres, Exil, Vents et Amers n’aurait été alors que le fruit d’un accident malheureux, une carrière brutalement interrompue par son congédiement en 1940. De là à considérer les poèmes comme la compensation d’une frustration, et le Nobel comme une revanche laborieusement obtenue à force d’intrigues, il n’y eut qu’un pas, franchi par l’un de ses récents biographes.
          Si en quarante ans, la critique a évolué de la sidération des débuts au récent procès pour faux, dans cette biographie littéraire, Henriette Levillain nous donne les clés pour comprendre plutôt que de juger le mystère du prétendu cloisonnement entre deux noms, deux vies. Les témoignages inédits ou récemment édités, les archives littéraires et diplomatiques ajoutés à une longue familiarité de l’œuvre poétique lui ont permis d’approcher les secrètes tensions de Saint-John Perse entre l’appétit de gloire et le besoin essentiel de solitude, entre l’attirance instinctive pour la vie partout où elle se révèle et une angoisse paralysante de la maladie, du vieillissement et de la mort.

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